s

Destinations

Rencontre au Barrage de Moulay Youssef : quand la beauté du geste crée le lien

Il y a des moments qui ne s’expliquent pas. Des instants simples, qui naissent d’un rien… et qui finissent par laisser une trace indélébile. C’est ce que nous avons vécu au barrage de Moulay Youssef au Maroc, un lieu paisible niché entre collines et ciel marocain, où la vie semblait suspendue — et pourtant pleine.

Ce jour-là, nous avions décidé de faire une pause sur les berges du lac. Le lieu était magnifique, mais un détail nous a tout de suite sauté aux yeux : des déchets éparpillés au sol, abandonnés là par négligence. Spontanément, en famille, nous avons pris des sacs et commencé à ramasser tout ce que nous pouvions. C’était notre façon à nous de dire merci à cette nature généreuse.

C’est à ce moment-là que Mohsin est arrivé.

Un jeune homme au regard franc, accompagné de son petit frère. Curieux, il s’est approché pour comprendre ce que nous faisions. Quand nous lui avons expliqué notre démarche, il a souri, sincèrement touché.

Sans hésiter une seconde, il nous a rejoints et ensemble, sans se connaître, nous avons continué à nettoyer les abords du barrage, un geste après l’autre. C’est ainsi que tout a commencé.

Un café, un goûter… et une première rencontre inoubliable

Quelques instants plus tard, Mohsin nous a invités à venir rencontrer sa famille, installée un peu plus loin sur les bords du lac. Il nous a présenté à ses parents, à sa sœurs et les proches present. Toute la famille était là, souriante, ouverte, accueillante.

Nous avons été immédiatement conviés à partager un café et un goûter traditionnel du thé à la menthe, des petits gâteaux… le tout installé à même le sol, dans une ambiance détendue et bienveillante.

Le cadre était simple, mais la chaleur humaine, elle, était immense.

Pendant ce temps, les enfants n’ont pas tardé à tisser des liens. Alessia, Talia et leurs nouveaux copains se sont mis à jouer à “1, 2, 3 soleil” et au “loup glacé”, courant dans la terre ocre, portés par les rires et l’insouciance.

Il n’y avait ni langue commune, ni barrières : juste l’envie d’être ensemble.

Et puis, Mohsin nous a proposé de revenir le lendemain. Un gouter, puis un couscous pour le dîner. Une invitation que nous avons acceptée avec joie, un peu intimidés, mais surtout honorés.

Une invitation sincère, un foyer ouvert

Le lendemain, les bras chargés de modestes cadeaux — du sucre, des fruits, quelques surprises pour les enfants — nous avons pris la route vers son village. On ne savait pas trop quoi offrir, mais on espérait que cela toucherait, même un peu.

Là-bas, nous avons découvert leur maison, leur monde. Simplicité. Dignité. Générosité.


Nous avons passé la fin de journée ensemble, entre discussions, fous rires, jeux d’enfants.

Aurélie a rejoint la maman et la sœur de Mohsin en cuisine, les mains dans la semoule, les rires en toile de fond. Pendant ce temps, Aless est parti se promener avec Mohsin dans les paysages alentours, à la découverte de la flore locale… et des scorpions.

Un moment fort nous attendait : la sœur de Mohsin, institutrice de cœur, donnait un cours de français aux enfants du village. Aurélie a pu assister à cette scène de transmission, de patience, d’amour de l’éducation. Un vrai souffle d’inspiration.

Le soir venu, toute la famille s’est réunie autour d’un couscous fait maison. Un plat généreux, parfumé, servi avec fierté et humilité. Ce n’était pas seulement un dîner : c’était une preuve d’accueil, de respect.

Le henné, entre tradition et complicité

La sœur de Mohsin a proposé de faire du henné.

C’était un moment magique, presque cérémoniel. Les filles, émerveillées, ont tendu leurs petites mains. Avec patience et douceur, la jeune femme a dessiné des arabesques fines, délicates, vivantes.

Talia n’arrêtait pas de regarder ses mains, fascinée, tandis qu’Alessia, plus calme, savourait cette transmission silencieuse, cette forme d’amitié offerte sans mot.

À travers ces gestes, c’était une culture entière qui s’invitait au creux de leurs paumes.

Nous avons dormi chez eux cette nuit-là, bercés par le silence du village et la chaleur de ce lien né la veille au bord de l’eau. Le lendemain matin, ce fut l’heure des au revoir, le cœur un peu serré, mais plein. Plein de gratitude, de souvenirs, et de cette certitude que certaines rencontres ne doivent rien au hasard.

Quand les gestes simples révèlent l’essentiel

Cette rencontre restera comme l’un des moments les plus forts de notre voyage. Pas pour ce que nous avons vu, mais pour ce que nous avons vécu.

Pas pour ce que nous avons reçu, mais pour ce que nous avons échangé.

Ce jour-là, un geste aussi simple que ramasser des déchets a été le point de départ d’une amitié spontanée, vraie, lumineuse. Une preuve que les valeurs humaines — respect, solidarité, partage — dépassent toutes les frontières.

“Nous voulions simplement nettoyer le site. Et nous avons rencontré la beauté du cœur humain.”

“Ce n’était pas une maison qu’ils nous ont ouverte, mais un monde.”

“Le henné sur leurs mains, c’était un dessin… mais aussi une empreinte de lien, d’écoute et de confiance.”

“On ne voyage pas pour collectionner des paysages. On voyage pour rencontrer l’âme des peuples.”

Post a Comment

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipisicing elit sed.

Follow us on